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Je suis violent

Mise à jour le 26 janvier 2021

Ta situation

Tu te mets très facilement en colère ? Ces moments de colère te font casser des choses ? Tu frappes les membres de ta famille et tes camarades ? Tu es fasciné(e) par les jeux vidéo, les films, les séries, les images violentes, et même par les armes ?

Ce comportement violent peut avoir des conséquences graves, pour les autres mais aussi pour toi. En effet, cette violence peut blesser physiquement et psychologiquement les personnes à qui tu t’en prends. Elles peuvent avoir des répercussions sur ta santé et sur ton avenir. Tu es responsable de tes actes mais tu n’es pas forcément responsable des raisons pour lesquelles tu te comportes de cette manière.

Dans cette fiche, nous t’expliquerons les conséquences que ton comportement violent peut avoir sur toi, notamment vis-à-vis de la loi. Nous t’aiderons aussi à détecter les origines de ton comportement violent, pour que tu puisses essayer de résoudre ce qui ne va pas. Bien entendu, tu ne pourras pas tout arranger tout seul. Nous t’orienterons vers des associations et des personnes qui pourront t’accompagner et t’aider dans cette démarche.

Comprendre les raisons de ta violence

Le comportement violent d’un(e) mineur(e) est la conséquence de situations et/ou d’évènements traumatisants auxquels il/elle est confronté. Ces traumatismes peuvent avoir différentes sources. Ils peuvent venir de ton environnement familial (divorce, absence ou rejet d’un parent, violences, négligence et/ou manque d’intérêt pour toi, délinquances des parents) ou de ton environnement scolaire (harcèlement, moqueries, rackets, violences commises par tes camarades, échec scolaire). Ton traumatisme peut aussi être dû à une agression que tu as subie, comme une agression sexuelle par exemple. Enfin, s’ils ne sont pas un facteur de violence à eux seuls, les médias, comme les films, séries, images et jeux vidéo peuvent aussi participer à ton comportement violent.

Il est important de déterminer laquelle ou lesquelles de ces situations ou événements sont à l’origine de ton comportement. En effet, si tu sais d’où vient le problème de fond, tu pourras essayer de le résoudre avec l’aide de ton entourage et/ou de personnes dont c’est le métier.

Il est fondamental d’agir pour essayer de stopper ce comportement violent car il peut avoir des conséquences graves.

Comprendre les conséquences de ta violence

Comme nous te l’avons expliqué en introduction, ta violence peut être très blessante pour les personnes à qui tu t’en prends. Les blessures que tu commets peuvent être physiques, et peuvent être plus ou moins graves. Cependant, les blessures peuvent également être des traumatismes psychologiques qui peuvent durer plus longtemps. Comme nous te l’avons expliqué au-dessus, ta violence peut être causée par des violences auxquelles tu es soumis. De la même manière, les violences que tu imposes aux autres peuvent aussi déclencher chez eux des traumatismes qui auront des impacts négatifs sur leurs vies : angoisse, comportements violents etc.

Ta violence peut aussi avoir des conséquences très graves pour toi et ton avenir. En effet, tes comportements peuvent te mettre dans des situations dangereuses, comme des bagarres qui pourront te causer des blessures physiques plus ou moins graves. Par ailleurs, ton comportement violent peut entrainer des sanctions qui mettent ton avenir en danger (sanctions de ton école, collège, ou lycée, voire même à des sanctions de la justice).

En cas de violences, tu pourras être poursuivi en justice et être tenu pour responsable des dégâts que tu as fait. Les sanctions dépendront de la gravité, allant de mesures de surveillance ou éducatives, à éventuellement de la prison. Tu trouveras des explications détaillées dans la dernière partie « ce que la loi dit sur… ».

Je veux être aidé(e)

Si tu veux mettre fin à ce comportement violent que tu as, tu peux demander de l’aide à des personnes ou des structures qui pourront t’écouter et t’aider à trouver des solutions :

  • Tu peux t’adresser à un adulte en qui tu as confiance : un professeur, ton entraineur, le ou la psychologue scolaire, un membre de ta famille etc.
  • Tu peux aussi contacter les associations suivantes :
    • Fil Santé Jeunes, qui peut t’écouter et te conseiller. C’est un numéro anonyme et gratuit que tu peux appeler au 0 800 235 236, tous les jours de 9h à 23h
    • Si tu préfères parler à quelqu’un en face à face, tu peux également te rendre sur le site Carto Santé Jeunes qui recense tous les endroits où tu seras accueilli(e), écouté(e), et où tu pourras éventuellement consulter un médecin (Maisons des Adolescents, Points Accueil-Ecoute Jeunes, Espaces Santé Jeunes, Missions Locales). Rendez-vous ici.
    • Tu peux également contacter un médiateur familial en cas de difficultés avec ta famille, pour restaurer le dialogue et aider à apaiser les tensions. Tu trouveras le service de médiation le plus proche de chez toi ici.

Ce que dit la loi sur…

Sur la responsabilité...
  • Responsabilité civile des parents

Les parents sont responsables des dommages que tu as causés à partir du moment où ils ont autorité sur toi et que tu habites avec eux (article 1242, alinéa 4 du Code civil).

Il s’agit toutefois d’une responsabilité civile uniquement, comme par exemple pour régler tes amendes et les sommes que tu dois à la victime de l’infraction que tu as commise. Toi seul sera responsable pénalement, c’est-à-dire que tes parents ne pourront pas être reconnu coupable à ta place.

  • Responsabilité à l’école (de l’enfant et de l’établissement) : 

Les instituteurs sont responsables du dommage que tu as causé s’ils te « surveillent » à ce moment-là et qu’ils ont donc autorité sur toi (article 1242, alinéa 6 du Code civil et L 911-4 du code de l’éducation).

Si tu commets une faute, la loi prévoit les sanctions que tu peux avoir à l’école en fonction de la gravité de l’acte que tu as commis. Tu peux recevoir un avertissement, un blâme, ou bien être exclu temporairement, voire définitivement (article R 511-13 du code de l’éducation).

  • Responsabilité pénale et majorité pénale des mineurs

Quel que soit ton âge, tu peux être responsable pénalement, c’est-à-dire que tu peux être reconnu coupable d’une infraction. Cependant, si tu as moins de 18 ans, tu n’as pas la majorité pénale. Tu ne peux donc pas être puni comme un adulte. Tu dois également être jugé par un juge spécial, soit le juge des enfants, soit par un tribunal pour mineur.

  • Mesures et peines applicables aux mineurs (article 122-8 du Code pénal)
    • Si tu as moins de 13 ans, tu ne peux pas aller en prison, mais tu peux faire l’objet de “mesures de protection, d’assistance, de surveillance et d’éducation “.
    • Si tu as plus de 13 ans, tu peux faire l’objet des mêmes mesures, mais tu peux également être condamné à une amende et/ ou à une peine de prison (qui ne peuvent pas aller au-delà de la moitié de la peine prévue pour un adulte, par exemple : si la peine applicable pour un adulte est de 100 000€ d’amende et 10 ans de prison, tu ne peux pas être condamné(e) à plus de 50 000€ d’amende et 5 ans de prison).
    • Si tu as plus de 16 ans, tu peux aussi être condamné(e) à des travaux d’intérêt généraux. Par ailleurs, en fonction de ta personnalité et de l’infraction que tu as commise, tu peux également être sanctionné comme un adulte.
Sur les violences (physiques/psychologiques)...

Il y a 4 degrés de violences selon la loi qui sont toutes interdite et condamnée mais pas de la même manière (pour une description détaillée, tu peux aller consulter les articles 222-7 à 222-16-3 du Code pénal) :

  • Les violences qui ont entraîné la mort d’une personne sont les plus importantes et les plus lourdement condamnées (articles 222-7 et 222-8 du Code pénal).
  • Le second degré de violence désigne les violences qui ont laissé des marques permanentes sur la personne comme des mutilations ou un handicap. Elles sont également sanctionnées sévèrement condamnées, et les peines dépendent de la condition de la victime (articles 222-9 et 222-10 du Code pénal).
  • Le troisième degré de violences sont celles qui ont entraînée chez la victime une incapacité de travailler pendant plus de 8 jours. Les peines restent importantes et dépendent de la condition de la victime (articles 222-11 et 222-12 du Code pénal).
  • Toutes les autres violences sont également condamnées (article 222-13 du Code pénal).
Sur la complicité...

Le fait que tu participe à un groupement qui prépare des faits violents contre une ou plusieurs personne est condamné par la loi (article 222-14-2 du code pénal). 

Cette réponse a été rédigée par l’équipe de la Fondation pour l’Enfance.