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Je suis victime de maltraitances

Mise à jour le 5 juillet 2022

Ta situation

Quelqu’un de ton entourage (l’un de tes parents, quelqu’un de ta famille…) est violent(e), te frappe, te donne des coups, t’insulte ou est négligent(e) avec toi (tu es privé(e) de repas, tu n’as pas le droit de te laver, de t’habiller correctement, tu es rejeté(e) par tes parents, tu dois tout faire par toi-même…) ?

Ce comportement n’est pas normal.

Tous les enfants méritent d’être respectés, même s’ils ont fait des bêtises. Aucune bêtise ne peut justifier que l’on soit violent(e) envers toi, que ce soit de la violence physique (des coups, des brûlures, des gifles par exemple) ou psychologique (des insultes ou des humiliations, comme « tu feras jamais rien de bon dans ta vie », « je ne t’aime pas », « tu es un accident »…). La violence n’est pas uniquement dans les gestes, elle existe aussi dans les mots, et ça peut aussi faire mal.

Tu ne sais pas si ce que tu vis est normal ou non ? Si c’est de la violence ? Tu voudrais trouver une solution pour que cela s’arrête ? Nous t’expliquerons ci-dessous les différents types de violence et nous te dirigerons vers les personnes qui pourront t’aider.

A retenir : Tu n’as pas mérité cette violence, tu n’en es pas responsable, et tu as le droit d’être aidé(e) pour sortir de cette situation.

Comment savoir si je suis victime de maltraitance ?

Toute violence est une maltraitance. Certaines violences ont des conséquences plus importantes que d’autres, mais elles font toutes souffrir. Tu trouveras ci-dessous les différentes formes de violences qui existent.

Les violences psychologiques
  • Les insultes (« t’es moche », « t’es con »…)
  • Les humiliations, la dévalorisation (« tu n’arriveras jamais à rien »…)
  • Les menaces (« si tu continues comme ça, je vais te mettre la raclée de ta vie »…)
  • Le chantage
  • T’empêcher de parler à tes amis ou d’aller à l’école
  • Ne pas te donner d’affection (ne jamais te faire de compliment ou te dire « je t’aime », par exemple)
  • Faire comme si tu n’existais pas
  • Te demander des choses puis le contraire rapidement après (par exemple : « ouvre la porte » puis quelques minutes après « ferme la porte, il va encore y avoir des courants d’air ! »)
  • Te demander des choses impossibles à faire ou trop difficiles (t’imposer de faire beaucoup d’heures de sport ou de musique par jour par exemple)…

La maltraitance psychologique est la plus difficile à voir mais elle fait aussi mal que la maltraitance physique.

Les violences physiques
  • Des coups (avec la main, le pied ou avec un objet)
  • Des gifles, des fessées, des morsures, des brûlures
  • Tirer les oreilles ou tirer les cheveux
  • Pousser, secouer
  • Donner des douches froides ou brûlantes
  • Cracher au visage

Tout ce qui peut faire mal à ton corps, mais aussi d’autres violences comme forcer à rester debout pendant des heures, à être enfermé(e) dans un placard, à détruire tes affaires personnelles…

Les négligences lourdes

On dit qu’il y a des négligences si tes parents ne s’occupent pas du tout de toi. Par exemple :

  • Tu dois te débrouiller tout(e) seul(e) pour te laver, t’habiller, manger, aller à l’école…
  • Ils ne te donnent pas suffisamment à manger
  • Ils ne te permettent de te laver ou de t’habiller correctement (tu n’as pas de vêtements chauds pour l’hiver par exemple)
  • Ils ne te montrent pas d’affection (ne jamais te faire de compliment ou te dire « je t’aime », par exemple)
  • Ils ne t’amènent pas chez le médecin ou ne te donnent pas les soins dont tu as besoin
  • Ils te laissent te débrouiller tout(e) seul(e) pour faire des choses d’adulte (te laisser seul(e) t’occuper d’une personne malade par exemple).

Je veux être aidé(e)

Pour que ces violences s’arrêtent, tu peux contacter :

119_logo119 – Allô Enfance en Danger – Des professionnels de l’enfance t’écouteront et répondront à toutes tes questions pour savoir comment améliorer la situation. Tu peux appeler tous les jours de l’année, même la nuit, et l’appel est gratuit depuis tous les types de téléphone (portable, fixe, cabine téléphonique). Tu peux également les contacter via leur tchat internet (rubrique “Besoin d’aide?” sur le site), accessible depuis ta tablette, ton smartphone, ton ordinateur etc., les lundis, mardis, jeudis et vendredis de 15h à 19h, et les mercredis de 13h à 19h.

Tu n’es pas obligé(e) de donner ton nom pour être aidé(e), et si tu as peur que la personne qui est violente avec toi voit que tu as appelé, sache que le 119 est un numéro qui n’apparaît pas sur les relevés de téléphone fixe ou portable.

 

Enfance et Partage (0 800 05 1234) – Comme pour le 119, des professionnels de l’enfance t’écouteront et répondront à toutes tes questions pour savoir comment améliorer la situation. Tu peux appeler entre 10h et 18h du lundi au vendredi (sauf les jours fériés), l’appel est gratuit. Tu n’es pas obligé-e de donner ton nom pour être aidé-e, et si tu as peur de la personne qui est violente avec toi, ou qu’elle voit que tu as appelé, sache que le 0 800 05 1234 est un numéro qui n’apparaît pas sur les relevés de téléphone fixe (mais il apparaît sur les relevés de téléphone portable).

Si tu te retrouves dans une situation de danger et que tu souhaites que tes souffrances s’arrêtent, le 119 ou Enfance et Partage pourra te proposer, avec ton accord, de faire ce que l’on appelle une « Information Préoccupante » : les informations que tu donnes seront transmises à un service spécialisé qui agira pour te protéger. Ça ne veut pas forcément dire que tu seras placé(e) en dehors de ta famille, il existe de nombreuses formes d’aide et elles sont différentes pour chaque situation. Si ta situation est très urgente, le 119 ou Enfance et Partage pourra agir pour te protéger immédiatement.

 

Si tu ne peux pas contacter par téléphone le 119 ou Enfance et Partage, et que tu as besoin d’être immédiatement protégé(e), tu peux aussi écrire au Juge des Enfants. Il exerce au sein du Tribunal de Grande Instance (TGI) et il y a en a au moins 1 dans chaque département. Pour connaître l’adresse du Tribunal auquel tu dois écrire, rends-toi ici, clique sur « Signalement d’une victime » et entre le numéro de ton département ou le nom de ta ville. N’oublie pas d’expliquer ce que tu subis et de préciser ton nom, ton prénom et ton adresse. Si possible, joins une copie de ta pièce d’identité.

Les adultes, comme les enfants, peuvent faire des erreurs, et ce n’est pas parce que tu donnes ton identité et celle de tes parents que tu les aimes moins. Chaque parent a des devoirs et des responsabilités et doit t’apporter une éducation sans violence.

 

Δ Si un jour tu te retrouves dans une situation d’extrême urgence, où quelqu’un essaie de s’en prendre à ta vie, compose immédiatement le numéro de la police (17).

Δ Si tu es malentendant(e) ou que tu ne peux t’exprimer facilement à l’oral, tu peux envoyer un SMS au 114. Il s’agit d’un numéro d’urgence.

La loi et tes droits

Si tu es victime d’un crime ou d’un délit (on te frappe, par exemple), la loi te donne le droit d’être aidé(e) et de pouvoir porter plainte contre la personne qui est à l’origine du problème (tu n’en es pas obligé(e) cependant).

La loi pose une interdiction générale pour les parents d’exercer des violences physiques et morales sur leurs enfants (article 371-1 du code civil).  

Les violences psychologiques

La loi interdit le fait de menacer quelqu'un d'un crime (« Je vais te tuer » par exemple) ou d'un délit (« tu vas t’en prendre une, je te préviens ! ») de manière répétée.

Cette infraction est punie de 6 mois d’emprisonnement et de 7 500 € d’amende (article 222-17 du Code pénal).

La loi interdit aussi le harcèlement moral, c’est-à-dire tous les propos ou comportements répétés qui entraînent, ou qui ont pour but d’entraîner une dégradation des conditions physiques ou mentales. Il peut s’agir par exemple d’insultes (« grosse vache », « petit con »…), de rabaissements (« tu y arriveras jamais, t’es vraiment trop nul(le) »…) ou d’humiliations (article 222-33-2-2 du Code pénal).

Les violences physiques

Les violences physiques sont interdites et punies par la loi, d’autant plus si tu as moins de 15 ans et que ces violences sont commises par la personne qui détient l’autorité, comme l’un de tes parents par exemple (articles 222-7 à 222-14 du Code pénal).

Les violences qui t’ont blessé(e) jusqu’à te gêner dans la vie courante (pour manger, dormir, te laver, t’habiller, te déplacer…) ou qui ont entraîné des blessures graves et profondes (cicatrices…) sont autant interdites que les violences qui laissent peu de traces visibles (comme les fessées ou les gifles).

Les négligences

Tes parents ont l'obligation de te soigner, de t'alimenter et de t'entretenir (article 203 et 371-1 du Code civil).

De plus, tes parents ont l’obligation de préserver ta sécurité, ta moralité et ton éducation. Les négligences qui ont entraîné des blessures graves et profondes ou dont les conséquences te gênent dans la vie courante (pour manger, dormir, te laver, t’habiller, ou te déplacer…) sont punies par la loi (articles 227-15, 222-9, 222-10, 222-14, 225-14, 227-17 du Code pénal).

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Cette réponse a été rédigée par l’équipe de la Fondation pour l’Enfance. L’association Enfance et Partage y a aimablement contribué en faisant part de son expertise sur le sujet.