Suites aux nombreuses plaintes de téléspectateurs et d’associations au sujet de l’émission Super Nanny, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel a diffusé, le 31 janvier dernier, une série de recommandations à TF1 et NT1, chaînes qui diffusent l’émission.
Les préconisations du CSA invitent, entre autre, les deux éditeurs à demander l’accord des participants avant une rediffusion du programme Super Nanny, mais aussi à être vigilants quant aux scènes qui pourraient gêner l’enfant dans son développement aujourd’hui. Egalement, de faire preuve de prudence vis-à-vis de l’impact que l’émission pourrait avoir sur les familles téléspectatrices, susceptibles d’accueillir les agissements et méthodes de l’animatrice Sylvie Jenaly comme des solutions « inhérentes » à toutes formes de problèmes relationnels avec l’enfant.
Au-delà des recommandations du CSA, la Fondation pour l’Enfance continue de s’interroger sur la bienveillance de Sylvie Jenaly dans ses modes d’éducation et d’accompagnement des familles dans l’émission.
La Fondation pour l’Enfance avait contacté TF1 en novembre 2016 suite aux nombreuses plaintes reçues concernant les traitements infligés aux enfants par cette animatrice dans le cadre du programme télévisé mais n’avait eu aucun retour de l’éditeur. De nombreuses associations œuvrent depuis trois ans pour faire supprimer l’émission ou, tout au moins, pour demander qu’elle soit animée par une personne compétente qui traiterait les enfants et leur famille avec la bienveillance que l’on peut attendre d’une professionnelle.
Cette émission étant suivie par de nombreux téléspectateurs, il nous semblait important que l’animatrice n’ait plus recours ni à l’humiliation ni à la culpabilisation des enfants qu’elle encadre, pour favoriser l’échange et le dialogue entre l’enfant et ses parents dans une démarche constructive, en se basant sur les principes de parentalité bienveillante.
Un.e enfant ne s’éduque pas mais doit être accompagné.e pour grandir et se développer dans un environnement où le bien-être et la sécurité sont assurés par sa famille. La « discipline » s’apprend par l’écoute, l’échange, l’explication, la garantie du respect des droits de l’enfant. C’est notre conviction.
Le respect d’autrui ne s’apprend pas par la violence mais par le dialogue avec l’enfant afin de comprendre son erreur. L’humiliation et la culpabilisation sont déjà des violences verbales, qui ont un impact sur le développement physique et psychique de l’enfant.
De nombreuses études publiées par des chercheurs (neuroscientifiques, médecins, biologistes, sociologues…) soulignent les conséquences des violences physiques et psychologiques subies par l’enfant. Les résultats de ces études sont basés sur l’analyse du quotidien de plusieurs familles infligeant des châtiments corporels à leurs enfants, comme la fessée par exemple. Tous ces travaux de recherches attestent que les conséquences physiques et psychologiques sont alarmantes, nous vous invitons à les consulter ici.
Le comportement agressif d’un parent favorise l’intériorisation de la violence par l’enfant. La punition corporelle ou psychologique donne l’impression à l’enfant que la violence est une option envisageable pour résoudre des conflits ou pallier certaines situations.
Apprendre à communiquer différemment avec son enfant est un des principes de la parentalité positive qui prône une attitude constructive des parents envers leur enfant. C’est une manière de comprendre les réactions de son enfant pour mieux réagir et ne pas nuire à son épanouissement. La psychothérapeute Isabelle Filliozat l’explique dans ses différents ouvrages que vous pouvez trouver ici.
Les principes d’éducation respectueuse, liés à la notion de parentalité positive, sont également développés par, entre autre, Catherine Dumonteil-Kremer, auteure de nombreux ouvrages sur l’éducation respectueuse et à l’origine de la journée de la non-violence éducative. Vous trouverez sa bibliographie ici.
Nous espérons que notre message sera entendu par TF1 et NT1, qui nous donne l’opportunité de rappeler les raisons pour lesquelles nous menons ce combat pour l’enfance depuis 2011 et plus largement, depuis 40 ans dans le cadre de notre lutte contre les maltraitances.
Retrouvez la publication intégrale du CSA ici.
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